La directive Inondation (DI) et ses déclinaisons 

Face aux nombreuses inondations qui ont touché l’Europe entre 1998 et 2002, la commission européenne a alors adopté en 2007, la directive 2007/60/CE) relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation, dite « directive inondation». Son objectif est d’élaborer un cadre pour réduire les conséquences des inondations sur les hommes, l’environnement, le patrimoine culturel et sur les activités économiques.

La France a traduit la directive dans son droit français en concevant une Stratégie Nationale de Gestion des Risques Inondations (SNGRI). Ainsi, 3 grandes priorités de gestion ont été définies :

  • augmenter la sécurité des populations exposées,
  • stabiliser sur le court terme, et réduire à moyen terme, le coût des dommages lié aux inondations,
  • raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés.

Le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI) est la déclinaison de la stratégie nationale à l’échelle départementale. Il s’agit d’un outil qui va définir les objectifs de travail, sur une période de 6 ans, dans le bassin hydrologique et particulièrement dans les territoires à risque important d’inondation (TRI) qui auront été préalablement définis. Ce plan va agir sur tous les aspects de la gestion du risque inondation : information préventive, amélioration des connaissances, prévention et protection des enjeux, organisation du territoire, gestion de crise, etc.  L’île de La Réunion étant considéré comme un seul et même bassin hydrologique, il n’y a de ce fait qu’un seul PGRI. Pour la période 2016/2021, il s’oriente sur 5 objectifs  (sources : DEAL):

  • Mieux comprendre le risque. La bonne connaissance de ces phénomènes et de leur dynamique, ainsi que la cartographie des zones inondables, constituent un préalable pour mettre en œuvre des stratégies de gestion adaptées sur les territoires.
  • Se préparer et mieux gérer la crise. Dès lors que les inondations sont inévitables, la capacité des territoires à s’organiser pour gérer les crises et rebondir après un événement concoure à réduire les impacts négatifs de cet événement naturel.
  • Réduire la vulnérabilité actuelle et augmenter la résilience des territoires. L’urbanisation dans les zones inondables s’est fortement développée et il y a actuellement 1 réunionnais sur 4 qui habite en zone inondable. Compte tenu de ces enjeux, il est nécessaire de réduire les dommages potentiels aux personnes et aux biens implantés en zone inondable.
  • Concilier les aménagements futurs et les aléas. La Réunion comptera en 2030 près de 170 000 habitants supplémentaires. Compte tenu de l’exiguïté du territoire aménageable, l’enjeu majeur est de réussir à positionner ces populations et les activités connexes en prenant en compte le mieux et le plus en amont possible les aléas (et les changements climatiques) de façon à ne pas aggraver, voire réduire la vulnérabilité.
  • Réunionnais, tous acteurs de la gestion du risque inondation. La gestion du risque inondation à La Réunion a et reste essentiellement prise en charge par les pouvoirs publics, sans implication suffisante de la population. La méconnaissance du risque auquel les habitants peuvent être exposés les amène à être moins vigilants face à ce risque, voire à se sentir moins concernés. Or il existe de nombreuses actions que l’on peut mettre en œuvre de façon individuelle (éviter de se mettre en danger, adopter les comportements adéquats en cas d’alerte…). Aussi l’enjeu est de positionner le citoyen en tant qu’acteur de la prévention du risque plutôt que de le limiter à subir l’aléa inondation.

Par ailleurs, dans le cadre du PGRI, il a été identifié 6 territoires dont le niveau d’exposition aux inondations est élevé : Saint-Denis/Sainte-Marie, Saint-André/Sainte-Suzanne, Saint-Benoît, Saint-Joseph, Saint-Pierre/Le Tampon, Etang-Saint-Paul/Saline-Ermitage. Au sein de ces territoires particuliers, la gestion des inondations fait l’objet d’une Stratégie Local de Gestion des Risques d’Inondation (SLGRI) dans lequel des actions ciblées permettent de réduire la vulnérabilité des populations de ces zones à risques.

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