On parle d’incendie de forêt lorsqu’un feu concerne une surface minimale d’un hectare et qu’une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés (parties hautes) est détruite. En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières de petite taille : il s’agit pour l’essentiel des formations ligneuses d’altitude (brandes) ou des formations secondaires (fourrés à goyavier, par exemple).

Généralement, la période de l’année la plus propice aux feux de forêt est l’hiver austral (de mai à novembre), car aux effets conjugués de la sécheresse et d’une faible teneur en eau des sols, vient s’ajouter l’effet des alizés.

L’arrêté du 27 juin 2013 réglemente l’emploi du feu dans le département de La Réunion. Cet arrêté fixe la période à risque de feu de forêt du 15 août au 15 janvier et les jours de vent fort supérieur à 40 km/h en moyenne quelle que soit la période de l’année.

COMMENT SE MANIFESTE-T-IL ?

Un feu peut prendre trois formes différentes selon les caractéristiques de la végétation et les conditions climatiques dans lesquelles il se développe :

  • Les feux de sol dits « feux de voune » ou « feux d’avoune » brûlent la matière organique contenue dans la litière : ils interviennent généralement dans les peuplements de tamarins ou de brandes et peuvent intéresser des épaisseurs de près d’un demi-mètre. Alimentés par incandescence avec combustion,  ces feux ont une vitesse de propagation faible parfois non détectable et leur délai de réapparition en surface peut varier de quelques heures à plusieurs semaines rendant la lutte très difficile;
  • Les feux de surface brûlent les strates basses de la végétation, c’est-à-dire la partie supérieure de la litière, la strate herbacée et les ligneux bas. Ils se propagent en général par rayonnement en dégageant une énergie suffisante pour communiquer le feu vers les étages supérieurs de la végétation;
  • Les feux de cimes brûlent la partie supérieure des arbres (ligneux hauts) et forment une couronne de feu. Ils libèrent en général de grandes quantités d’énergie et leur vitesse de propagation est très élevée. Ils sont d’autant plus intenses et difficiles à contrôler quand le vent est fort et le combustible sec.

La vitesse de propagation du feu est lente dans le sol, moyenne ou rapide en surface, et nettement plus élevée au niveau des cimes des arbres.

LE RISQUE FEU DE FORÊT À LA RÉUNION

La Réunion est un territoire particulièrement forestier puisque 33% (soit 85 000 ha environ) de l’île est couvert par la forêt. Au total, les secteurs caractérisés par des niveaux d’aléas moyen à élevé concernent environ 60% de la surface forestière. 

En prenant en compte les conditions climatiques particulières de La Réunion et de son relief, on peut identifier les massifs forestiers les plus sensibles à l’aléa feu de forêt :

Dans la zone « sous le vent »

Ceux situés à l’Ouest de l’Île (avec un climat plus sec) : Forêts des Saint-Paul, des Hauts Sous le Vent, de l’Etang Salé et les forêts des cirques de Mafate et Cilaos.

Dans la zone « au vent »

Ceux présentant des sommets à haute altitude, au-dessus des nuages, donc particulièrement soumis à la sécheresse : massif des Hauts de Saint Denis et du Volcan.

La zone « au vent » connaît périodiquement des sécheresses et des feux de forêt malgré une pluviométrie abondante.

Les occurrences d’incendie sont fonction de la nature de la végétation mais surtout des conditions climatiques. Les vents forts, les inversions de température en altitude, au-dessus de la couverture nuageuse engendrent des dessèchements des végétaux et une forte sensibilité aux feux.

L’augmentation de l’urbanisation à la Réunion entraîne néanmoins une réduction de la limite entre la forêt et la population. Malgré cela, on observe que ce sont les milieux naturels qui sont plus sujets au risque incendie. Ainsi la menace est importante sur les paysages, la biodiversité aussi bien animale que végétale. Or, les milieux réunionnais ont une valeur patrimoniale importante à l’image de la création du Parc National en 2007 et au classement au patrimoine de l’UNESCO depuis 2010. De plus, la forêt a un rôle important pour la conservation des sols, à la capacité de rétention des eaux, au maintien des paysages, d’accueil du public et de l’écotourisme tout en contribuant à la filière bois.

ÉVÈNEMENTS MARQUANTS À LA RÉUNION

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

À La Réunion, il y a en moyenne 10 départs de feu par an et un grand incendie tous les 20 ans environ.

En novembre 2020, un incendie a ravagé pas moins de 175 ha de végétation au  Maïdo. Près de 250 personnes mobilisées, dont 80 pompiers venus en renfort de Métropole. Le ministre de l’Outre-Mer s’était également rendu sur place.

Auparavant le site du Maïdo avait été ravagé par deux grands incendies en 2010 (800 hectares) et en 2011 (près de 3000 hectares).

Que faire en cas de feux de forêt ?

AVANT

  • Repérer les chemins d’évacuation et les abris
  • Prévoir les moyens de lutte (points d’eau, matériels)
  • Débroussailler

 

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