Les mouvements de terrain regroupent un ensemble de déplacements, plus ou moins brutaux du sol ou du sous-sol. Les volumes en jeu sont compris entre quelques mètres cubes et plusieurs millions de mètres cubes. Il est fonction de la nature et de la disposition des couches géologiques. Il est dû à des processus lents de dissolution ou d’érosion favorisés par l’action de l’eau et de l’homme.

COMMENT SE MANIFESTE-T-IL ?

Ils apparaissent lors de la conjonction naturelle ou artificielle de facteurs : topographiques (pentes des terrains, reliefs…), géologiques (nature des sols), hydrologiques et climatiques (importantes précipitations).

On différencie :

  • les glissements de terrain qui concernent des matériaux meubles (par exemple des anciennes coulées altérées à forte teneur en argiles). Ils peuvent impliquer de faibles volumes (quelques m³) ou être de grande ampleur (350 millions de m³ pour le glissement de Grand Ilet – Salazie). Leur vitesse va de quelques cm/an à plusieurs m/s, cette vitesse peut varier au cours de l’évolution d’un même glissement ;

  • les éboulements et les chutes de blocs qui concernent des matériaux massifs. Ils sont générés par la rupture de la roche mère ou par le déchaussement de blocs présents dans une matrice meuble. Les blocs peuvent atteindre des vitesses de plusieurs m/s leur procurant une énergie qui leur permettent de se propager sur des distances de plus de cent mètres. Les volumes en jeu lors de ces types de mouvements de terrain vont de quelques m³ pour les chutes de blocs à plusieurs millions de m³ pour les plus grands éboulements ;

mvt-rapide

  • les coulées de boue qui se produisent lors de forts épisodes pluvieux. Elles concernent les matériaux meubles et se produisent lorsque la saturation en eau du sol est suffisamment importante pour que le sol perde sa cohésion et se comporte ainsi comme un fluide se propageant à des vitesses pouvant atteindre plusieurs m/s. Ce phénomène est favorisé par le déboisement et certaines pratiques agricoles qui accentuent le ruissellement des eaux de précipitations.
  • l’érosion des berges lors de crues des ravines du territoire et le ravinement à la surface des terrains lors de fortes pluies. L’érosion de berges se manifeste par un « arrachement » ou un éboulement de la berge d’un cours d’eau lors de crues. La force érosive de l’écoulement des eaux sapant le pied des rives ou l’incision du cours d’eau au fil des temps conduisent à un éboulement de la berge. Ces phénomènes d’érosion de berges sont présents dans la majorité des ravines de La Réunion.
  • l’érosion des falaises littorales : principalement due au phénomène de sous-cavage par l’action des vagues en pied de falaise.

Erosion du littoral

LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN À LA RÉUNION

Une grande partie du territoire réunionnais est concernée par l’aléa mouvement de terrain. On l’explique pour plusieurs raisons :

  • Un relief accidenté présentant des remparts abrupts de plusieurs centaines de mètres de hauteur avec des pentes supérieures à 50°,
  • Une diversité géologique sensible aux processus d’érosion;
  • Un contexte climatique tropical favorable aux passages des cyclones qui apportent une quantité importante de précipitation.

Les mouvements de terrain sur l’île se produisent essentiellement au niveau des escarpements (remparts, falaises, berges,…), à l’intérieur des cirques et des ravines et, dans une moindre proportion, sur les planèzes (plateaux de basalte limités par des vallées convergentes ; typiques des régions volcaniques, ils forment les pentes de l’île autour des cirques).

Ils se manifestent le plus souvent par le biais de chutes de pierres, blocs et éboulements dans les falaises et les remparts, de glissements, d’érosions de berges, de coulées de boue et laves torrentielles, d’effondrements de tunnels de lave et enfin d’érosion des sols.

 LA RÉUNION

ÉVÈNEMENTS MARQUANTS À LA RÉUNION

Mars 2006 – Éboulement de 30 000 m3 sur la Route du Littoral – 2 morts ;

Mars 2002 – Éboulement  en falaise à la Rivière des Pluies – rupture du barrage créé par les matériaux éboulés – 3 morts ;

Janvier 1980 – Grand Îlet – 25 morts et dommages très importants, essentiellement dus aux précipitations records tombées en l’espace de 15 jours ;

Mai 1965 – Écroulement d’un pan de falaise de 50 millions de m3 dans le Bras de Mahavel et formation d’un barrage naturel risquant de céder et de submerger le village de Roche Plate, obligeant à son évacuation ;

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

À La Réunion, on observe dans le cirque de Salazie un des plus grands glissement de terrain habité au monde. En l’espace d’une dizaine d’années (2003 -2013), sur certaines maisons le BRGM a pu mesurer des déplacements  de 10 m.

Pour aller plus loin : https://www.brgm.fr/video/glissements-terrain-grande-ampleur-salazie-reunion

Que faire en cas de mouvement de terrain ?

  • S’informer sur les zones à risques, les risques encourus et les consignes à suivre.